Introduction
Cet article se propose d’approfondir la portée de la définition de la drogue proposée par Jacques Lacan en avril 1975, à savoir : « il n’y a aucune autre définition de la drogue que celle-ci : c’est ce qui permet de rompre le mariage avec le petit-pipi ». [1]
Cette formule change radicalement la notion de toxicomanie et permet d’orienter différemment les traitements adressés aux toxicomanes.
Pour comprendre a minima le sens de cette formule, un double travail est nécessaire. D’une part il faut considérer que le sens de cette formule n’est pas indépendant de l’orientation générale du texte dans lequel elle a été représentée à titre d’exemple.
D’autre part, replaçons cette formule à l’intérieur d’un mouvement conceptuel proposé par Lacan à partir des années 1970 et qui est caractérisé par une redéfinition du symptôme.
Le symptôme
Nous pouvons tracer une ligne qui sépare d’une façon claire et précise deux conceptions du symptôme dans l’œuvre de Jacques Lacan. Le point de partage se situe en 1975 lors de son séminaire Le Sinthome.
Il n’est pas incorrect de signaler qu’avant cette date, la notion de symptôme suivait les lignes tracées par Freud. Un petit parcours à l’intérieur de la pensée de Lacan le met en évidence.
En 1954, dans le Séminaire Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Lacan indique le symptôme comme « une vérité mise en forme » et rajoute que c’est une langue qui a charge d’exprimer le refoulement. Cette formule à propos de la nature du symptôme correspond parfaitement à l’idée du symptôme comme discours et ouvre en même temps la place de l’interprétation. Elle a comme fonction de lever le voile qui couvre la vérité que cache le symptôme. C’est-à-dire que les raisons signifiantes qui constituent le symptôme ouvrent en même temps les modalités d’intervention de dénouement de la trame qui le constitue. Cette trame signifiante, récits et histoires, faits et traumas, par où s’ordonne l’émergence du symptôme, masque un secret que Freud révèle : la nature profondément sexuelle de toute manifestation symptomatique. C’est la jouissance sexuelle que le symptôme prend la charge d’exprimer. Le symptôme est le signifiant de ce qui est réprimé, d’où la formule de Lacan, « le symptôme est une langue qui a charge d’exprimer le refoulement ». [2]
Il s’agit, pour cette notion de symptôme de mettre en évidence le chemin signifiant que prend la jouissance pour se réaliser. Ce sont ces coordonnées qui permettent de définir le symptôme comme une formation de compromis ou une satisfaction substitutive. Le symptôme est donc ce qui permet, d’une manière déguisée et précaire, une mise en forme d’une jouissance. S’il le désire, le symptôme ouvre pour le sujet les portes d’une vérité qui lui est unique.
À symptôme nouveau, autre clinique
À partir des années soixante-dix, la notion de symptôme se module autrement. Lacan, attentif au caractère permanent du symptôme, commence à le penser intrinsèque à la structure, et nécessaire à sa consistance. C’est un élément indispensable pour faire tenir les structures subjectives.
À partir de cette époque, l’accent est mis sur le destin de la jouissance, particulièrement celle de l’acte sexuel qui se présente au sujet toujours comme insatisfaisant. Le symptôme sera la manifestation, la création que le sujet se donne pour se maintenir dans la voie qui vise la satisfaction absolue. C’est-à-dire qu’à l’insatisfaction, à l’impossible du rapport sexuel, le sujet oppose le symptôme. On remarque qu’il s’opère un certain déplacement. Il ne s’agit pas du symptôme comme expression du refoulement, mais comme une réponse à l’insatisfaction ; comme réponse à l’impossible que le sujet perçoit dans la différence anatomique des sexes. Le sujet reste suspendu face au manque et à l’impossible d’un rapport sexuel par le signifiant. Le symptôme est ce qui permet d’ordonner la relation du sujet au manque. D’où la formule de Lacan proposée en 1974, dans La Troisième : « le symptôme comme ce qui vient du réel ». [3]
Cette conception du symptôme conduit Lacan à reprendre la fonction freudienne du symptôme, d’être l’envers ou le compromis d’un ratage, celui du refoulement. Cette reprise n’admet plus le symptôme comme envers, mais comme ce qui vient au point même où se produit le ratage. D’où la nouvelle formule et nouvelle écriture qu’il propose : le sinthome advient au lapsus du nœud.
Ce bref parcours tente de mettre en évidence les grandes lignes qui ordonnent deux conceptions du symptôme dans la pensée de Jacques Lacan. La première postule le symptôme comme ce qui vient du refoulement, tandis que la seconde définit le symptôme comme ce qui vient du réel. C’est à l’intérieur de ce passage que se situe la définition de la drogue pour être incluse dans le second versant de la notion de symptôme.
Ces considérations ont une incidence directe dans le traitement du toxicomane étant donné que la définition du symptôme que l’on prend va conditionner la position du thérapeute à l’intérieur du dispositif de la cure. L’échec de certains traitements peut trouver une de ses raisons dans la confusion qui résulte du fait de considérer la toxicomanie comme une simple manifestation symptomatique de n’importe quelle structure clinique et surtout obsessionnelle, alors qu’il s’agirait plutôt de prendre une position transférentielle à partir de la définition de la toxicomanie comme solution à l’impossible du rapport sexuel.
Signifiant, nom, pensée
Avec la loupe du symptôme défini comme solution à une faille, nous pouvons revenir aux propos de Lacan en 1975 : « tout ce qui permet d’échapper à ce mariage est évidemment le bienvenu, d’où le succès de la drogue, par exemple ; il n’y a aucune autre définition de la drogue que celle-ci : c’est ce qui permet de rompre le mariage avec le petit pipi ». [4]
Partons du terme le plus fort de la définition : le succès de la drogue, et localisons-le. Ce succès existe puisqu’il intervient d’une manière particulière dans l’économie subjective du sujet.
Laissons de côté, avec tout le respect qui s’impose, l’idée que la drogue intervient sous le soi-disant corps biologique du sujet. La biologie ne saurait faire parler le rat. – C’est le signifiant qui fait du corps le lieu où s’inscrit la jouissance. Il n’y a pas de rat toxicomane, pas de rat qui puisse nous dire comment il articule le désir de s’enlever ce qu’il n’a jamais pu dire : souffrir pour la jouissance. Si nous passons par le rat c’est pour ne pas tomber dans le piège dénoncé : il nous serait difficile, pour ne pas dire impossible, de donner à la drogue une série de propriétés annulant d’elles-mêmes ce qui troue chaque être parlant.
Si la drogue existe, c’est parce que le signifiant lui donne la valeur qui assure son succès. Le problème n’est pas d’énoncer que le toxicomane fait la drogue, mais de savoir comment.
J’aurai, pour ce faire, recours à un cas clinique déjà exposé. Au départ, une phrase : « Ça me trotte dans le crâne. » Son énonciation est énigmatique. La phrase, sans histoire, sans autres signifiants que ceux qui la constituent, traduit en mots la substance de la pensée. L’énigme envahit la vie psychique du sujet.
Ici sont sollicitées les fonctions de la métonymie et de la métaphore. La phrase reste clouée, attachée à la simple constatation de son existence. À cette existence énigmatique la drogue vient mettre un nom, un nom propre. La drogue répond de la place même où l’Autre fait preuve d’inconsistance pour signifier le « ça trotte dans mon crâne ». La drogue était déjà définie comme agent de réponse après le constat d’un manque surgi dans l’autre avec l’impossibilité de ranger le « ça trotte dans mon crâne » dans le tiroir de la métaphore, et la drogue dans le casier de la métonymie. Ici se fonde la proposition « le toxicomane fait la drogue » puisqu’elle trouve naissance exclusivement dans le « ça trotte dans mon crâne ».
La mathématique et le mathématicien – la drogue et le toxicomane
La conférence de Lacan qui recèle la définition de la drogue que nous étudions, débute avec Russel : « les mathématiciens, dit-il, ne savent pas de quoi ils parlent. » Lacan répond : « ils savent par contre très bien de qui ils parlent. » [5]
La substitution de quoi à qui abrite une clé pour notre exégèse. La problématique est modifiée : quand Russel parle du mathématicien, Lacan s’intéresse au rapport du mathématicien à la mathématique, en quête du véritable statut de celle-ci. La mathématique est l’objet de la discussion qui précède la conférence en question. Lacan y propose dans un premier moment que la mathématique est un symptôme, « tout comme une femme », pour affirmer ensuite que les mathématiciens ont la mathématique comme symptôme. Ces deux affirmations apparemment semblables dénotent de l’une à l’autre un mouvement conceptuel similaire à celui qui mène du symptôme au sinthome : « La mathématique est un symptôme » est une proposition comparable à « le bégaiement est un symptôme », « la paralysie est un symptôme », « la phobie est un symptôme ». Série qui fait place à un sujet supportant le poids du symptôme. À tel point qu’un être humain peut frapper à la porte du psychanalyste en lui indiquant qu’il a une obsession, la mathématique.
La mathématique peut donc être un symptôme pour Monsieur X, à ceci près que pour subir les effets de cette obsession, il n’est pas obligé d’être ou de ne pas être mathématicien. Dans cette formulation, il n’y a pas de véritable nouveauté ; la place du symptôme éclaire avec toute sa splendeur la place du sujet comme lieu de l’inconscient. Le symptôme surgit là où le sujet peut avenir. La conception freudienne du symptôme est ici évidente. « La mathématique », dans cette formule est sujet, et « le symptôme » son attribut. Il est nécessaire de supposer un sujet qui pourra faire de la mathématique un point de départ pour déterrer le mystère de celle-ci comme symptôme, pour retrouver éventuellement à partir d’elle la métaphore de son désir et la métonymie de sa jouissance.
Au contraire, la formulation « le mathématicien a la mathématique comme symptôme » appelle un autre type de considérations. Il y a un certain déplacement : la valeur symptomatique de la mathématique s’efface au bénéfice du fait que la mathématique est symptôme pour le mathématicien ; avec cette nuance que, d’être mathématicien, celui qui porte ce nom a inévitablement la mathématique comme symptôme. Le dessin n’est pas tout à fait le même. Avoir la mathématique comme symptôme est la condition pour que le mathématicien puisse exister. Lacan propose ici une figure où le partenaire symptomatique, dans ce cas la mathématique, est ce qui donne sens au mathématicien. Et dans ce schéma, nous n’avons pas la possibilité de donner au mathématicien le statut de sujet de l’inconscient.
Le mathématicien est donc celui qui, par acte d’auto-nomination, annule le sujet en tant que sujet de l’inconscient, pour faire de la mathématique son partenaire ; ce qui permet à Lacan de dire que la mathématique a la valeur d’une personne.
Comme nous pouvons l’observer, cette formule établit une relation où prévaut la consistance imaginaire. Le mathématicien et la mathématique peuvent très bien s’ordonner dans la ligne a–a’ du graphe L. La fonction symbolique n’y vise qu’à renforcer la mathématique en tant que partenaire du mathématicien. En effet, d’une certaine façon, elle annule le sujet en tant que sujet de l’inconscient ; et ce, pour finalement proférer, qu’étant donné la forme du symptôme (la mathématique en ce cas), le symbolique a pour fonction de fortifier davantage sa consistance de pur symptôme. [6]
Le symptôme change de physionomie : le symptôme freudien misait sur le symbolique comme moyen pour effacer le symptôme, tandis qu’avec le sinthome, le symbolique vient assurer la consistance imaginaire.
Voilà le fondement de ce que nous avons appelé, Bernard Lecœur et moi, les « nouvelles formes du symptôme », dont un des traits est l’effacement du sujet de l’inconscient au profit d’une consistance de l’objet suffisante pour assurer un nom.
De la mathématique à la drogue maintenant : quelle homologation ? Et du « je suis mathématicien » au « je suis toxicomane » ? Toute relative. En effet, seul des deux le mathématicien désintoxique la mathématique avec son savoir (ce qui ne l’empêche pas de croire en Dieu). En conséquence, au psychanalyste revient la tâche de désintoxiquer la drogue afin que choie le « je suis toxicomane ».
Substance et personne
À ce point, la difficulté est éthique car le toxicomane transforme une substance en une personne, ce qui le rend en quelque sorte cartésien et spinozien ; et le psychanalyste rompt ce qui est salutaire de la position divine au nom du rapport au manque comme raison d’être du sujet, ce qui est par ailleurs un des enseignements qu’on peut tirer de la lecture du petit Hans.
Ces trois derniers points, le passage de la substance pensante et de la substance étendue vers la substance jouissante, c’est-à-dire, la mise en tension de l’éthique de Spinoza avec Encore de Jacques Lacan, peut être pour nous une orientation de travail. Le rapport du sujet au manque mis en tension avec le choix de l’être est possible avec la lecture du petit Hans. La logique de la nomination, celle qui postule qu’en connaissant un seul élément, on peut décrire l’ensemble est une autre piste.
Voilà un programme de ce qu’on peut tirer de la petite formule de Lacan.
Comment se nomme aujourd'hui ce qu’à une autre époque on appelait la toxicomanie
Comme le disait Freud, si les conditions sociales de l’exercice de la psychanalyse changent, celle-ci doit s’adapter à sa nouvelle réalité.
Rien de plus sage. La séance analytique virtuelle confirme son idée, qu’on le veuille ou pas.
Le problème que nous avons énoncé à l’époque, que les changements techniques (virtuel versus présentiel) conditionnent, déterminent ou modifient l’objet sur lequel on opère – reste à élucider. Rien n’indique que ce soit la même chose ou le contraire. Selon les témoignages des analystes « rien n’a changé », bien qu’on se permette de jeter un voile de doute là-dessus, puisque l’on sait que la technique détermine l’objet.
Si nous avons évoqué la séance virtuelle, ce fût simplement en guise d’exemple. Bien que l’on puisse dire que Lacan avait déjà anticipé à l’époque que des temps différents viendraient, et que ceux-ci nécessiteraient une redéfinition de la logique des trois registres – Réel-Symbolique-Imaginaire – logique sur laquelle il avait construit un système conceptuel pour, entre autres, « faire de la jungle freudienne un jardin à la française ». [7]
À cet égard, on peut indiquer que des trois registres, le réel et le symbolique ont fait l’objet de réflexions, de reformulations, de redéfinitions, de hiérarchisations, jusqu’à ce que les trois soient homologués dans une logique borroméenne. Pourtant, l’un deux, l’imaginaire, n’a jamais été redéfini, il est resté, je dirais, stable dans son fondement pendant presque tout l’enseignement de Lacan. Déjà, à partir du Séminaire xx, Lacan proposait de le repenser, d’investiguer les nouvelles modalités constitutives.
Il y a une tâche à accomplir si nous pensons que l’orientation indiquée est la bonne.
Si nous sommes entrés dans le domaine de l’imaginaire, c’est avec l’intention d’indiquer que la stabilité conceptuelle avec laquelle nous opérons subit des modifications qui affecteront la pratique même de la psychanalyse. De plus, parce que c’est au cœur de ce mouvement que l’on trouve une définition de la drogue qui, pendant longtemps, a fonctionné comme une boussole pour guider notre travail.
La formule est précise : ce qu’on appelait en son temps « la toxicomanie », nous ne la considérions pas comme un symptôme mais comme une solution – une solution face aux impératifs de la position sexuelle. Et, en outre, nous avons indiqué que ladite solution garantissait le succès de la drogue, pour trouver au sujet, pris dans les avatars de l’usage du produit, un nom : Toxicomane. Le nom acquis par la consommation d’un produit lui permettait de maintenir sa solution et de s’assurer une place dans le discours.
De nombreuses années se sont écoulées entre cette formulation, basée sur les conceptualisations de Lacan, et le moment présent. Au fil du temps, une série de modifications à la fois pratiques et conceptuelles ont été introduites, qu’il nous faut énumérer et analyser.
Le premier signe de changement a été donné par les méthodes de substitution : la méthadone a été le premier. L’idée sous-jacente était que l’approvisionnement contrôlé de méthadone aurait le même effet que la consommation d’héroïne, et que le susdit toxicomane passerait alors de la consommation interdite de la drogue à la consommation légale d’un médicament. L’enthousiasme sanitaire a ouvert un espace à la médicalisation de la consommation, en postulant, à son tour, que la toxicomanie était l’effet de la drogue et que le sujet était « esclave » d’une consommation qu’il ne pouvait contrôler. Le Maître était la drogue. Personnification du produit et disparition du sujet. Comme la méthadone n’a pas donné les résultats escomptés, des espaces ont été ouverts pour l’approvisionnement légal de l’héroïne au nom de l’hygiène et de la consommation raisonnable et contrôlée de celle-ci.
Le deuxième moment a été le passage de la notion de toxicomane à celle de consommateur abusif d’un produit, ce qui a ouvert la porte à ce que nous pouvons appeler l’idéal du consommateur « raisonnable ». D’où l’idéologie d’une consommation « récréative ou festive » possible.
La route bifurque vers la dépénalisation du produit et sa production légale ; le cannabis est le premier de la série.
En introduisant un produit illégal parmi les produits fabriqués légalement, l’interdiction est levée, ouvrant l’espace à la consommation débridée et illimitée de toute substance ; puis le toxicomane disparaît et le consommateur prend la place vacante.
Du point de vue clinique, nous passons de l’ordre de la solution psychique, que nous avions précédemment évoqué, au registre d’un comportement que nous pouvons qualifier d’irresponsable. Un vrai changement de discours. Le discours psychanalytique est délogé et remplacé par le discours capitaliste – qui est celui qui accorde une attention particulière au « consommateur ».
En ce qui concerne l’ordre de détermination, nous passons du sujet qui trouve la solution aux avatars du rapport sexuel en tant qu’impossible, à l’individu soumis aux variations du marché de consommation.
Pour le psychanalyste, la tâche est plus qu’ardue, puisqu’il doit, dans le maniement de la cure, faire d’un comportement qui est ordonné à partir d’une idée du moi, un symptôme qui rompt avec le duo maître/esclave.
Francisco-Hugo Freda
Buenos Aires
16/04/2023
Établissement du texte : Patrick Almeida.
[1] Lacan J., « Clôture aux journées d'études des cartels », 1975, Lettres de l'École freudienne, n° 18, 1976, p. 268.
[2] Lacan, J., Le Séminaire, livre III, Les Psychoses, Paris, Seuil, 1981, p. 72.
[3] Lacan, J., La Troisième, La Divina, Navarin éditeur, 2021, p. 19.
[4] Lacan J., « Clôture aux journées d'études des cartels », op. cit.
[5] Ibid., p. 263.
[6] Ce que démontre tout le développement de la science mathématique.
[7] Lacan. J., « L’étourdit » (1972), Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 457.
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